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Les poissons rouges
20 juillet 2010

Naissance des poissons rouges ! (stage silure 2010)

Retour de mon premier stage de pêche au silure dans la Saône, positivement emballé (tout comme mes trois nouveaux comparses), stage grâce auquel nous avons décidé, François (alias Fiks), son frère (alias Skidou), Dédé et moi-même (alias Marin de Loire), de nous lancer dans cette nouvelle technique et de tenir un petit blog collectif sur la pêche au silure.

Nous ne savons pas encore vraiment quand ni comment, ni à quelle fréquence nous pourrons pêcher et alimenter ce blog, mais déjà, la volonté est là !!! Cela sera d'autant plus difficile que nos boulots respectifs, nos horaires et nos lieux de résidences sont suffisamment disparates pour compliquer les choses. Mais c'est promis, on fera de notre mieux !

Voici donc pour commencer un petit résumé de ce stage initiatique (pour deux des quatre pêcheurs tout au moins).

Pour ceux qui me connaissent sur un autre blog, vous remarquerez que nous avons repris trois messages existant sur les "sombres héros de la Loire" et que nous les avons regroupés. (Il fallait bien débuter ce blog avec du concret, car pour l'instant, notre activité se résume à repérer les fonds et à trouver de beaux "trous", ce qui n'est pas simple par chez nous...).

Ah oui, j'oubliai ! Certains se demandent sans doute pourquoi une telle "déco" charcutière sur ce blog, et pourquoi ce titre de "poissons rouges"...

Pour la déco charcutière, disons que c'est un hommage à notre ami Dédé. En effet, à cause d'un bref moment de distraction au moment de faire son sac de voyage, il fût obligé de porter tout au long du stage, non sans dignité je dois le dire,  la seule casquette surnuméraire disponible dans le camp. Or, il se trouve que la dite casquette vantait une marque de saucisson bien connue, ce qui n'a pas manqué de faire sourire nos guides et nous mêmes. Nous avons donc décidé de lui rendre un petit hommage par l'intermédiaire de ce blog et de cette magnifique présentation ! (Merci à Cam et Chicha pour le boulot et le temps passé à mettre au point ce chef-d'oeuvre !!).

Pour ce qui est du nom de la "team", c'est un peu plus compliqué.

Bien sûr il y a "poisson", mot que hurlait régulièrement Djé ou Tony à chaque touche, de jour comme de nuit, et qui  résonne encore à nos oreilles (mais maintenant, c'est plutôt au téléphone, quand on s'apelle, François et moi !!).

Mais pourquoi des "poissons rouges", le silure ne correspondant que de façon très paresseuse à cette espèce?  Je ne sais plus exactement mais il me semble que cela remonte à l'évocation d'un petit mais néanmoins célèbre estaminet de ma région, honorable établissement de débit de boissons dont je faisais une description aussi exacte que pittoresque, un soir d'apéro, devant la Saône, et qui semble avoir marqué l'auditoire. Et comme la couleur dominante du vichy est également rouge, il n'en fallait pas plus...

Voilà, vous savez à peu près tout. Maintenant, place aux choses sérieuses, j'ai nommé notre stage !

Et comme à tout seigneur, tout honneur, nous tenons à rendre hommage à l'équipe qui nous a accueilli si chaleureusement pendant trois jours. Avec comme guide Jérome (alias "Djé"), Tony et Manu (jeune diplômé de l'école de pêche, venu prêter main forte à nos deux guides confirmés mais aussi se perfectionner).

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Vraiment, ces gars sont en or !!

.

Dès notre arrivée, nous sommes conduit au bivouac, un joli petit coin sauvage en bordure de Saône, pour passer notre première nuit (non facturée dans la prestation, ainsi que la dernière nuit d'ailleurs, ceci afin de nous éviter de payer un camping et de subir les désagréments d'un déménagement!).

Là, nous trouvons cinq tentes ( flambant neuves pour les nôtres), agrémentées de bed-chairs confortables, à l'exception de celle faisant office cuisine, équipées de deux frigos à gaz, d'un réchaud et de tous les ustensiles utiles à la confection de bons petits plats.

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Et l'on peux dire qu'au petit jeu de la gastronomie de plein air, le Jérome il s'y entend !

Pas un seul soir sans un repas chaud, directement préparé par ses soins ou sa famille (félicitations à sa maman pour son ragoût de dinde aux herbes sauvages), toujours accompagné d'une charcuterie artisanale (félicitations au tonton pour son saucisson), d'un fromage ou d'un vin du cru. Un régal tous les jours !

Et quand vous saurez ce que les techniques de pêche de jour ( mais aussi de nuit) demandent comme boulot, vous comprendrez que le timing, l'organisation  et la logistique doivent être au top. Et ça a été le cas, toujours dans le calme et la sérénité, l'humour et l' efficacité !!

Une petite photo (ou deux) du camp de base ?...

Vue depuis l'arrière...

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Notre salle à manger...

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Et une vue depuis la rivière...

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On étaient pas bien là, François, Benoit et Dédé ?!....  (soupir)

Concernant la pêche à proprement parler, là aussi ce fut un sans faute.

Nous avons pu bénéficier de tout leur savoir, leur disponibilité et leur patience pour arriver à sortir de l'eau le poisson convoité. A aucun moment nous n'avons pu déceler le moindre signe de découragement, d'abandon ou d'énervement. Ces gars sont des passionnés et veulent à tout prix vous faire bénéficier de leurs expériences dans le seul et unique but de vous contenter.

Petit exemple:

Au moment du retour au bivouac, le dernier jour (vers midi), nous faisons le constat que notre tableau de pêche n'a malheureusement pas été aussi concluant que les jours précédant notre arrivée pouvaient le laisser penser. Jérome nous propose alors une alternative, après en avoir discuté brièvement avec ses collègues : Plutôt que de continuer à s'obstiner sur une pêche à la verticale de l'embarcation, il nous propose de nous rendre en bateau sur un poste (connu de lui et Tonny pour ses très grosses brèmes), de nous enseigner sa technique de pêche au feeder et donc de ramener de très gros vifs. Et de nous préciser alors qu'ils nous offrent une nuit supplémentaire de pêche, juste comme ça, pour améliorer le score (ce qui fut fait d'ailleurs !).

Et tout ça sans en faire des tonnes, ou nous faire sentir que nous sommes privilégiés ou qu'il s'agit d'un gros effort de leur part. Naturel quoi... Pas cool ça ?!....

Tiens pour la peine, une petite photo du poste à brèmes. Pour l'anecdote, il s'agit du poste François et Benoit ont pêché lors de leurs premier stage, il y a deux ans, et où deux poissons de 2,00 mètres et 2,10 mètres ont été pris.

Notre taxi, bien garé...

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Et le montage des cannes (ainsi que des chaises pliantes, parce que le confort nous suivait partout !) par Tony...

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Ce fut d'ailleurs la seule journée très chaude du séjour, le reste du temps un vent froid a soufflé et n'a pas réussi à réchauffer les eaux (ni les bonshommes d'ailleurs...), malgré un soleil toujours présent.

Et les brèmes furent au rendez-vous (Bravo François !)

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Pas joli ce petit vif à silure ?...

Ce jour là, Jérome est resté au camp de base pour mettre un peu d'ordre, organiser le repas ainsi que la pêche du soir, aidé par Manu. Mais cela ne l'a pas empêché d'arriver sur le poste avec le deuxième bateau vers 17h, uniquement pour nous apporter une glacière pleine de bières bien fraîches !!!

En or je vous dis ces p'tits gars !!!

Amis pêcheurs, si vous décidez de découvrir une nouvelle technique de pêche ou, si vous, femme de pêcheur, vous souhaitez offrir un cadeau très abordable, original et inoubliable à votre petit mari, une seule adresse, celle de Jérome et Tony !!

Pour les adresses, regardez bien, c'est écrit dessus...

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Alors oui, une fois n'est pas coutume, de la pub pour ces gars là parce qu'ils en valent vraiment la peine !


                                                               Petite photo au moment de l'apéro.

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Avec de gauche à droite : Jérome, Manu, Benoit, votre serviteur (l'air couillon), Tony et Dédé. A ce moment là, la pêche de nuit allait débuter. Il nous fallait donc prendre des forces !

Parlons un peu des techniques utilisées lors de ce stage, à savoir la pêche à la verticale du bateau de jour, et la pêche à la bouée de nuit.

Commençons par la pêche à la verticale.

A priori la technique est simple : Pêcher d'un bateau en dérive pour présenter aux silures (que l'on cherche à l'écho-sondeur) une bonne bouchée (ver Canadien, vif ou leurre).
Bon. Mais en pratique, cette pêche demande pas mal de matériel.
Tout d'abord un bon bateau, stable, avec des francs-bords très plats pour permettre de remonter les prises facilement (et aussi de "cloncker" sans trop se fatiguer). Pour ça, ce sont les bateaux Américains, type"bass-boat", les meilleurs.
Ensuite il faut un moteur assez puissant pour pouvoir prospecter rapidement tous les postes intéressants. Dans notre cas, il s'agissait de 50 CV très "péchus" !..
Mais hors de question de pêcher ainsi sans pouvoir contrôler la dérive. Il faut donc monter à l'avant du bateau un moteur électrique puissant qui contrera en permanence le courant (d'où nécessité d'une bonne batterie, à recharger tous les soirs)  et maintiendra le bateau dans l'axe de la rivière. Et comme un pêcheur a toujours une canne à la main, il faut que la commande de ce moteur soit au pied !
Voilà pour le bateau et ses moteurs.

L'écho-sondeur lui aussi est bien utile. Il doit permettre de visualiser les fonds mais aussi les poissons avec suffisamment de précision pour que l'on puisse leur présenter un bon casse-croûte ! La difficulté réside dans l'interprétation des échos, pas toujours très "parlant".
Disons qu'avec de l'habitude, on arrive à repérer les silures grâce à la forme de banane effilée qu'ils prennent à l'écran. Plus cette banane à le centre rouge, plus le silure se trouve à l'aplomb du bateau, le faisceau des ondes émises étant conique et donc, ratissant assez large.
Voici une photo d'un écran, où aucun poisson n'est présent, mais où d'autres échos peuvent être interprétés comme des algues, des bancs de poissons fourrages ou des branches en dérive....(et pour ça, nos guides s'y entendent pas mal!)

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Cela étant dit, parlons de la technique à proprement dite.
A deux pêcheurs et un guide, la distribution des rôles est rodée.
Un pêcheur à l'avant, canne en main, prospectant les couches d'eau intermédiaires, un pêcheur à l'arrière, fil en main, "grattant le fond" pour être prêt à présenter l'appât à un silure identifié, et le guide, qui peut également pêcher mais surtout "cloncker" pour les attirer et interpréter avec précision les échos reçus.
Pour ceux qui ne connaissent pas, voici un clonck...

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Il s'agit d'un instrument ancestral, venu des pays de l'Est, qui permet de frapper la surface de l'eau en créant une bulle, dont l'éclatement fait un bruit caractéristique, du genre "CLONCK !". Ce bruit semble être une curiosité dont les silures ne se lassent pas depuis la nuit des temps !
Ca demande une bonne technique, ça doit être fatiguant assez rapidement mais c'est assez efficace d'habitude.
La semaine qui a précédé notre arrivée, Jérome nous expliquait qu'après deux ou trois coups de clonck, il se retrouvait à chaque fois avec plusieurs silures sous le bateau. Ce ne fut pas notre cas, les silures ayant sans doute décidé de se protéger du vent froid ou de se cacher ! (J'ai bien évidemment essayé de cloncker moi aussi, et je suis arrivé à produire un son dès le deuxième essai ! Pas peu fier le Marin de Loire...)

Voila, ensuite il ne reste plus qu'à regarder l'écho-sondeur (pour le pêcheur arrière), et à suivre les conseils du guide qui vous explique où positionner son appât (qu'il arrive à voir sur l'écho !) pour tenter le silure (qu'il voit aussi.).
Quand il voit le silure se déplacer et monter sur l'appât, le guide vous dit de vous tenir prêt (attention à ce que le fil tenu en main ne fasse pas un tour  autour du doigt, les dégâts pouvant être importants, Tony garde quelques belles cicatrices en souvenir) et là, dés qu'il y a touche, souvent violente, on lâche le fil pour se précipiter sur la canne, ferrer et....se régaler !
En action de pêche, avant la touche, ça donne ça...

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Pour le pêcheur à l'avant, la technique est plus classique : Prospection à différentes hauteurs, sur les indications de l'écho-sondeur, et ferrage immédiat à la touche.

Certains s'impatientent et veulent voir du poisson ? voici donc la première prise du stage:

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Silure de 97 cm, pris à la verticale, fil en main. Pas énorme mais quelle touche ! Violente à souhait !
Et puis ceux qui pensent que l'on a affaire à un poisson mou et sans défense devraient essayer. J'ai eu droit à un super combat, avec coups de tête, rushs impressionnants et  courte séance de placage au fond... Que du bonheur !

Dans les dix minutes qui suivaient c'était le Big one ! huhuhu

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Beaucoup moins violente la touche...

Et 15 minutes après ces deux prises, un autre de 92cm bien combatif...

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Ce fut tout pour cette matinée, où les touches et les prises se sont concentrées sur 30 minutes au plus.

Bon, ça n'empêche qu'il y a eu plus gros mais grâce à la technique de la bouée de nuit !

Après avoir détaillé le principe de la pêche à la verticale du bateau, voici donc celle de la pêche dite "à la bouée".

Le principe est de positionner un énorme flotteur( lesté grâce à un "plomb", énorme lui aussi) à la limite du chenal de la rivière. Le corps de ligne ainsi que le bas de ligne (dont la composition peut varier selon la couche d'eau prospectée) sont quant à eux reliés au "flotteur" par un brin cassant En action de pêche, les cannes sont "tendues", le frein étant réglé quasiment à son maximum. Au moment de la touche, la canne plie de plus en plus fort, puis, lorsque le brin cassant cède sous l'effet de la traction, elle se détend violemment, permettant  le ferrage de la bête.

Pas clair ?...

Quelques illustrations et explications supplémentaires sont peut-être nécessaires...

Nous disions qu'il nous fallait des énormes flotteurs, genre ballons de basket...

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Les fils jaunes que vous voyez sont des cordelettes reliées, d'une part à la bouée par un gros émerillon et d'autre part à un buldo auquel sera fixé le brin cassant, lui même relié au corps de ligne. Elles servent à éloigner au maximum le vif de la bouée et donc à éviter les emmelages inhérents à ce genre de montage.

Après avoir sondé le poste pour connaitre la profondeur exacte, il faut maintenant relier cette bouée à un "plomb" par l'intermédiaire d'une corde, d'une longueur légèrement supérieure à la profondeur choisie...

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Ceci étant fait, il faut ensuite positionner ce début de montage au milieu de la rivière. Nous nous retrouvons donc avec une grosse bouée, lestée par un poids d'haltère (!), à laquelle est relié en surface un buldo pouvant rayonner autour d'elle. C'est plus clair là ?...

Bien.

Ensuite on attache le vif au bas de ligne choisit (flottant ou plongeant, selon l'envie, grâce à la mise en place d'un petit flotteur ou d'un plomb). Sur la photo, il s'agit d'un montage flottant qui permet de garder le vif à la surface. (Nous avons d'ailleurs eu la chance de vivre en direct une attaque de silure en surface, avec son énorme "plouf" !...)

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Ensuite, il s'agit d'emmener tout ça au niveau de la bouée !
Pour cela, nos guides avaient recours à Zozo le zodiaque, petite embarcation légère, bien utile pour ce genre de manipulation...

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On place donc le vif dans une bassine d'eau pour ne pas qu'il souffre trop pendant la manip. Le pêcheur tient alors la canne en main, pick-up ouvert, fil tendu pour libérer le fil au fur et à mesure que le guide s'éloigne en direction de la bouée...
Puis le guide positionne le brin cassant entre le buldo et le corps de ligne, et fais signe au pêcheur (sur la rive) de refermer le pick-up dès que le vif est "largué", et de tendre la ligne, .
Notez que toute cette dernière opération doit être renouvelé après chaque touche ratée, décroché ou poisson pris, et ce, de jour comme de nuit. Et oui, pas de tout repos pour les guides tout ça ! Surtout lorsqu'il fait nuit, qu'ils sont tirés du lit à deux heures du matin, qu'il fait froid et qu'il faut tout remettre en place pour le reste de la nuit!!

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Il ne reste plus alors qu'à tendre les cannes, mettre la petite clochette, et voilà !!

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Et les prises nous direz vous ??

Tout d'abord une magnifique touche pour Benoit, malheureusement suivie d'un accrochage dans une souche, pourtant rares dans cette rivière ...

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Vient ensuite le temps béni du décrochage et de la remise en place d'un nouveau vif (Brrrrrrrrr ! Ca caillait ferme à cette heure)...

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Nous connaitrons par la suite deux décrochés et une grosse casse durant nos pêches de nuit. Pas mal de "boulot" pour rien donc...

Au matin de la première nuit, après le petit déjeuner et juste avant d'embarquer, nous assistons à une violente détente de la canne à François.
Il se précipite, ferre et commence le combat...

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Résultat quelques minutes après : un beau petit poisson ramené sur la berge par Manu...

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Et hop ! Un joli spécimen de 1,20 mètre !

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Mais c'est finalement notre Dédé, qui pourtant n'aime pas être réveillé en pleine nuit par un bruit de clochette, qui prendra les plus gros !

Remarquez au passage qu'il n'a pas eu le temps de mettre ses lunettes, ni ses chaussures !
Voilà la bête, que dans la précipitation nous n'avons pas eu la présence d'esprit de mesurer, mais qui, au vu des photos, devait se situer aux alentours de 1,40 mètres...

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Mais non, ça ne se voit pas que Dédé n'aime pas être réveillé en sursaut...

Voilà, vous savez à peu près tout de notre petit stage de pêche au silure : Une super pêche, avec des supers coéquipiers, des super guides et une super bonne ambiance ! Du coup, nous sommes déjà quasiment inscrits pour l'année prochaine !

A bientôt...

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